Laurent Arcella, l’homme aux 10 000 huîtres
Il fait le sel de ce salon de l’agriculture. Dès 9 heures pétantes, Laurent Arcella, ostréiculteur, passe derrière son bar à huîtres «l’atelier & co». Dans le hall 3 consacré aux saveurs de l’Occitanie, il les ouvre à la chaîne, les fait déguster, les arrose d’un petit verre de blanc et les assaisonne de quelques plaisanteries. C’est comme ça qu’il les préfère. Le producteur de Bouzigues depuis trois générations, est venu faire découvrir son huître estampillée «Méditerranée» et il y tient : «10 % de la production nationale vient de la Méditerranée, c’est la preuve qu’il n’y a pas que celles d’Arcachon ou de Bretagne», précise-t-il. «Et au niveau de la qualité on est largement au-dessus de la moyenne française», ajoute-t-il un brin chauvin. L’occasion de représenter la région et de valoriser donc, les huîtres de la Méditerranée, souvent boudées et oubliées. «Ici le retour client est immédiat, ce n’est pas seulement que de la vente». Et il en a bien besoin car comme la majorité des ostréiculteurs français, l’Héraultais a été touché par une crise sans précédent : «À partir de l’année 2008, la crise est arrivée, je commençais à peine à rembourser mes crédits. On a perdu la moitié de notre production à cause du réchauffement climatique, de l’acidification des océans et du virus «ostreid herpes» qui est aussi passé par là. De 200 tonnes par an, il est passé à 80 tonnes. Depuis, la production s’est stabilisée, même si elle reste dans une fourchette basse. Dans ce contexte, le salon de l’agriculture vient toujours mettre un peu de baume au cœur aux producteurs. Laurent Arcella en sait d’ailleurs quelque chose : il y est déjà monté cinq fois et a récolté 14 médailles dont la dernière en or au concours général agricole. Depuis quatre ans il y est désormais juré. «J’aime retrouver l’ambiance qui se crée à chaque nouvelle édition, on retrouve ses habitudes, les copains, les collègues et ça me sort de mon quotidien», sourit-il. L’ostréiculteur n’a rien laissé de sa gouaille au pays, près de l’étang de Thau où il tient son bar à dégustation. Seulement au salon de l’agriculture à Paris, il n’a plus vraiment les pieds dans l’eau. «C’est un autre contexte pour faire goûter mon produit» reconnaît-il.
Comme l’année dernière, il espère bien en écouler plus de 10 000. Verdict dans quelques jours.
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https://www.ladepeche.fr/article/2017/02/27/2525218-laurent-arcella-l-homme-aux-10-000-huitres.html